Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il avait annoncé précédemment, que dans tous les protophylles ou cotylédons développés des plantes dicotylédones, la nervure médiane est composée de deux faisceaux distincts et parallèles. Cela est manifeste dans plusieurs espèces, telle que la mercuriale, par la bifurcation constante qu’éprouve cette nervure à son sommet. Cela arrive aussi par accident. Ainsi il a trouvé sur le scandix pecten ou peigne de Vénus, qu’un de ses protophylles était profondément bifurqué au sommet ; ce qui lui a donné le moyen de confirmer ce qu’il ne faisait que soupçonner, que dans les ombellifères les nervures sont aussi doubles.

M. Du Petit Thouars s’est encore trouvé dans le cas de réclamer la priorité d’une idée par laquelle il terminait l’exposition de sa manière d’envisager l’action réciproque des deux substances composant, suivant lui, tous les végétaux phanérogames, le ligneux et le parenchymateux ; il demandait aux physiciens si on ne pouvait pas y reconnaître un appareil galvanique bien combiné, capable d’exercer une action directe sur la marche de la sève. Laissant entrevoir toutes les conséquences théoriques qu’on pourrait déduire de cette action, pour expliquer une de ses assertions : la sève arrive où elle est demandée, il se borne pour le moment à attirer l’attention sur cette portion du parenchymateux qui se trouvant à l’extérieur, forme totalement l’enveloppe qu’on connaît sous le nom d’épiderme. Ayant rempli toutes les phases de la végétation, c’est un corps inerte ou impassible. On pourrait, à l’imitation des chimistes, le dire brûlé ; il sert donc à préserver tout l’intérieur du contact des actions extérieures ; de là il résulte que cet intérieur est un monde à part, où toutes les lois physiques qui le régissent sont dirigées dans le but de la conservation de l’individu.