Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette radicelle est prédestinés à sortir par le mamelon : on ne voit aucune trace d’une partie semblable dans les saules, quelque promptitude qu’ils mettent à pousser des racines ; mais M. Da Petit Thouars présume que c’est le plus grand développement qui caractérise le solanum radicans.

C’est encore en citant ses travaux précédents, que M. Du Petit Thouars a entrepris de traiter de l’origine de la couleur verte des végétaux. Il se trouve principalement en opposition avec ceux qui récemment ont agité cette question, parce qu’il soutient toujours que deux substances distinctes dès leur origine, composent les végétaux : le ligneux et le parenchymateux. Il avait déjà placé l’individualité végétale dans les fibres ligneuses ; il paraît qu’il voudrait aussi l’accorder à chaque molécule détachée qui doit, par suite de la végétation, former les utricules du parenchyme. Il place la vitalité végétale dans l’action réciproque de ces deux parties. Cela le conduit naturellement à traiter cette autre question : que doit-on nommer organes dans les végétaux ? Il entre en matière en citant une tentative curieuse. Ayant détaché les embryons ou les scutelles de plusieurs grains de mais encore laiteux, pour reconnaître quels étaient leur poids et leur volume en comparaison du reste, après avoir satisfait sa curiosité sur ce point, l’idée lui est venue de les planter dans cet état, c’est-à-dire privés de téguments et surtout de périsperme, et à sa grande surprise, il les a vus presque tous germer et pousser aussi vigoureusement que les autres ; et ce qui lui a paru plus singulier, c’est que le scutelle a été soulevé au-dessus du sol. Il est donc devenu ce qu’on nomme épigée au lieu d’être hypogée, ce qui est le mode général de toutes les graines monocotylédones. Ce résultat a été d’abord pour