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de même du pollen des anthères ce que l’on a nommé aura seminalis consiste dans ces globulines captives qui s’échappent. Le tissu cellulaire tout entier des végétaux ne se compose que de globulines qui en contiennent d’autres, ou, comme M. Turpin s’exprime, que de vésicules mères dont chacune est une sorte d’ovaire rempli d’ovules ; ce sont ces petits ovules qui constituent la matière verte des feuilles, et qui produisent en général toutes les couleurs dont se parent les diverses parties des végétaux. C’est par le développement continuel, par le sur-ajoutement de ces jeunes vésicules, que le tissu végétal s’accroît sur tous les points et dans tous les sens. En soudant côte à côte par la pensée plusieurs conferves simples, on aura une lame d’ulva : la feuille réduite à sa partie essentielle n’est qu’une lame, une écaille, qui en s’articulant, en se découpant, en se repliant, donne toutes les parties du végétal ; les papilles, les poils simples et cloisonnés, ne sont que des extensions des vésicules placées à la surface. Ce sont des extensions pareilles du pollen, favorisées par l’humidité du stigmate, que M. Adolphe Brongniart a considérées comme des pénis végétaux, et dont il vient de donner une histoire si curieuse. Lorsque l’on a cru voir la matière verte de l’intérieur des articulations des conferves s’agréger pour former ces globules qui en sortent et qui les reproduisent, c’est qu’une vésicule avait grandi aux dépens des autres qui s’étaient oblitérées ; et l’avortement de tant de corps reproducteurs n’a rien d’improbable, puisque nous en voyons sans cesse des exemples en grand dans les fruits de tant d’arbres et de plantes. On a désigné trop vaguement sous le nom de matière verte ces substances qui se montrent dans les eaux croupissantes ; ce