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chauffe bien davantage, et il élève quelquefois le thermomètre à lorsque l’air libre ne le fait monter qu’à ou À cet échauffement du sol se joint la vivacité de la lumière, la transparence de l’air. L’évaporation que cette transparence provoque fait vivement contraster la froideur des nuits avec la chaleur des jours ; les neiges n’y sont nulle part perpétuelles, et toutefois ce n’est guère qu’après le solstice qu’il commence à s’y montrer des fleurs : la floraison devient générale pendant le mois d’août, et se soutient pendant celui de septembre ; passé le 15 octobre il n’y a plus rien ; l’automne y finit quand le nôtre commence. Tout le reste de l’année appartient à l’hiver ; mais pendant un été si court, la température varie encore souvent et brusquement par l’influence des plaines environnantes : souvent au milieu du plus beau jour on voit le sommet du pic s’entourer de nuages, et sa surface se couvrir d’une gelée blanche ; et c’est surtout par ces vicissitudes que le climat des montagnes doit se différencier de celui des régions arctiques, où tout concourt à donner aux phénomènes atmosphériques une continuité qu’ils ne peuvent avoir dans nos montagnes.

Tel est un résumé fort court du tableau animé que M. Ramond a tracé de ce site singulier. Il le fait suivre de l’énumération des plantes qu’il y a recueillies. Malgré le peu d’étendue de l’espace, elles sont au nombre de espèces : plantes ordinaires, et cryptogames ; encore l’auteur ne se flatte-t-il pas de n’en avoir pas laissé échapper quelqu’une de ces dernières, d’autant que la facilité que la plupart ont de croître partout, les rendait moins importantes pour l’objet qu’il se propose. Parmi ces cryptogames il y a lichens ; les hepatiques, les mousses, les fougères, n’ont