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radicules se diriger vers le centre de cette sphère. M. Dutrochet a établi, par des expériences dont nous avons rendu compte en 1821, que cette direction spéciale est le résultat d’une action vitale ; et il pensait que l’attraction des corps sur lesquels la graine du gui se trouve fixée, en était la cause déterminante. Mais plus récemment, en plaçant des graines de gui dans une obscurité complète, il s’est aperçu que leurs radicules n’observaient plus aucune direction fixe vers les corps sur lesquels elles étaient attachées ; et il en a conclu que leur direction vers ces corps a pour seule cause déterminante, la tendance que manifeste la radicule du gui à fuir la lumière. Fixé sur un corps opaque, l’embryon du gui dirige sa radicule vers ce corps, parce que c’est de ce côté seulement que ne lui arrive point la lumière affluente de tous les autres côtés.

Le même naturaliste a fait des expériences d’un intérêt encore plus général et propres à éclaircir non seulement la physiologie végétale ; mais celle de tous les corps organisés ; leur objet était surtout de trouver à l’ascension de la sève, une cause qui ne fût point susceptible des mêmes objections que celles qui ont été imaginées jusqu’à ce jour, telles que la capillarité des vaisseaux, la contractilité de leurs parois, l’évaporation à la surface, et autres semblables, dont le peu de fondement lui paraissait démontré, parce qu’il n’en est aucune dont on ne puisse prouver l’insuffisance. Le hasard lui fit remarquer que les capsules de certaines moisissures se remplissaient d’eau au travers de leurs parois, pendant qu’elles expulsaient par leur orifice une substance plus dense qu’elles contenaient auparavant. Ce fait éveilla aussitôt ses idées, et il