Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du point de la congélation de l’eau. Les acides sont volatiles, plus ou moins solubles dans l’alcohol, et complétement insolubles dans l’eau. Ils forment avec diverses bases, surtout avec la magnésie et l’oxide de plomb, des sels dont les caractères sont très-distincts. L’huile de Ricin, qui ne donne ni acido-oléique ni acide margarique, ne contient donc ni oléine ni stéarine, et elle est d’une nature particulière.

En effet, soit qu’on la distille ou qu’on la convertisse en savon, elle donne des résultats qui lui sont propres. Lorsqu’on l’a distillée par exemple après que les huiles volatiles et les acides ont passé dans le récipient, il reste dans la cornue un acide solide équivalent aux deux tiers de son poids, blanc jaunâtre, boursoufflé, semblable à de la mie de pain, qui brûle aisément sans se fondre, qui n’est soluble que dans les alcalis, et qui forme avec eux une sorte de savon. Les auteurs croient qu’on pourrait en tirer un vernis propre à être employé sur les tôles qui doivent subir une assez forte chaleur.

On se souvient de la découverte de l’iode, faite en 1813 dans le varec par M. Courtois, et des propriétés remarquables que MM. Gay-Lussac et Humphry-Davy ont reconnues à cette substance.

M. Balard, préparateur de la faculté des Sciences de Montpellier, en traitant par le chlore la lessive des cendres de fucus et l’eau-mère des salines, en y ajoutant de la solution d’amidon comme on le fait pour y reconnaître l’iode, s’aperçut qu’outre la matière bleue produite par l’union de l’iode et de la solution d’amidon, il se montrait une matière d’une odeur vive et d’un jaune-orangé, d’autant plus intense que