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point de la résistance des milieux planétaires, ou s’il fallait admettre une transmission successive et non instantanée de l’attraction. Enfin M. de La Place donna une solution claire et inattendue de cette question, et il y fut conduit par ses recherches sur la théorie des satellites de Jupiter. Il prouva que le changement séculaire de l’excentricité de l’orbe terrestre occasionne dans le moyen mouvement de la lune l’équation reconnue par les astronomes, et qu’il en résulte deux autres équations séculaires relatives au noeud et au périgée. L’existence et la quantité de ces équations ont été confirmées par la comparaison attentive des observations les plus anciennes, avec celles des modernes.

Cette théorie des mouvements lunaires offre des conséquences générales très-remarquables ; elle éclaire plusieurs questions relatives au système du monde. On en conclut que les milieux planétaires n’opposent point de résistance sensible au cours des astres, que la force attractive se transmet avec une vitesse incomparablement plus grande que celle de la lumière, que la durée du jour n’a point changé d'un centième de seconde centésimale, depuis le siècle des Ptolomées.

La même théorie, telle qu’elle est exposée dans le livre VII de la Mécanique céleste, démontre aussi les inégalités lunaires dont la cause est l’aplatissement du globe terrestre ; et, ce qui doit être cité comme un des plus beaux résultats des sciences modernes, elle donne avec précision la mesure de cet aplatissement. Elle donne aussi la valeur de la parallaxe solaire, conforme à celle que l’on déduit d'observations entièrement différentes.

On résout par ces mêmes principes, les questions qui se sont élevées sur la nature physique de la force attractive ; on