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évidemment plusieurs des grandes inégalités, et indiqua d'autres variations : on ne put douter qu’elles ne fussent toutes des conséquences du principe de la gravitation, et l’histoire des sciences remarquera surtout comment il parvint à fonder une théorie, incomplète à la vérité, mais incontestable, au milieu de tant de causes d'incertitude.

Vers le milieu du dernier siècle, la dynamique et l’analyse différentielle ayant fait des progrès importants et rapides, on entreprit de perfectionner la théorie lunaire par l’application du calcul. La navigation et la géographie reçurent, du concours de cette théorie et des observations, de nouvelles tables qui ont acquis progressivement un haut degré d'exactitude. M. de La Place rappelle les premières recherches de Clairault, de d'Alembert et d'Euler, et l’origine du célèbre problème des trois corps. Il indique avec précision la méthode suivie par chacun des géomètres qui ont traité cette question.

On sait que l’imperfection des premiers calculs avait donné lieu d'examiner s’il n’était point nécessaire de modifier l’expression de la loi newtonienne, pour expliquer complétement le mouvement de l’apogée. Mais on ne tarda point à reconnaître qu’au lieu de se borner à une première approximation, il fallait continuer l’application du calcul, et l’on trouva ainsi des résultats de plus en plus conformes aux observations.

Après avoir cité les tables de Mayer et de Mason, et le travail analytique de Lagrange sur le problème des trois corps, l’auteur passe à l’importante question des inégalités séculaires du mouvement de la lune. Lorsque Halley, et après lui d'autres astronomes eurent constaté l’accélération du moyen mouvement, il restait aux géomètres à donner l’explication analytique de ce phénomène. On examina s’il ne provenait