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mie, leurs rapports avec les usages civils, et surtout par les progrès admirables de l’analyse mathématique des modernes, qui embrasse aujourd'hui tous les principaux phénomènes de l’univers.

Le XVIe livre a pour objet le mouvement des satellites. Il contient, comme les précédents, 1o l’exposé historique des travaux des géomètres et des astronomes ; 2o des recherches récentes sur divers points du système du monde. Dans le chapitre 1er, qui est relatif au mouvement de la lune, l’auteur rappelle les observations les plus anciennes, et cette longue série de découvertes qui nous ont fait connaître le mouvement de cet astre. Les anciens astronomes de la Chaldée, ceux d'Alexandrie, et ensuite Tycho-Brahé et Képler, avaient déterminé par l’observation plusieurs inégalités du mouvement lunaire. Newton rechercha et découvrit les causes dynamiques de ces perturbations, et prouva qu’elles dérivent du principe de la gravitation universelle.

Le mouvement de la lune autour de la terre est continuellement modifié par l’attraction du soleil. L’action de cet astre qui change avec les distances, et s’exerce sur la planète et sur son satellite, fait varier le mouvement lunaire, la situation, l’inclinaison et les dimensions de l’orbite. Il était fort difficile de discerner toutes ces conséquences théoriques. On remarque dans cette recherche newtonienne un art profond qui consiste surtout à saisir les caractères généraux des phénomènes, à former des suppositions qui, sans altérer ces caractères, rendent l’examen beaucoup plus facile. La science analytique n’avait point encore acquis toute l’étendue nécessaire à la solution complète de ces questions. Newton y suppléa en quelque sorte par une longue méditation, il expliqua