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travail. Nous allons citer plusieurs parties du rapport fait à l’Académie par la commission.

Le gouvernement français fit entreprendre, en 1802, une triangulation de la Suisse, de la Savoie et de la Haute-Italie, qui devait s’étendre sur la France, se rattacher à la méridienne de Dunkerque, et servir de base à un système de cartes coordonnées avec celles de Cassini.

On reconnut bientôt que cette entreprise, commencée d’abord dans des vues militaires, pouvait, si on l’étendait jusqu’à l’Océan, être appliquée à la confection d’une nouvelle carte de la France, ayant sur l’ancienne les avantages qui tiennent aux progrès de la science, à la supériorité des instruments d’observation, en même temps qu’elle fournirait d’importantes connaissances sur la figure de la terre.

En conséquence, le ministre de la guerre, sur la proposition de M. de La Place, ordonna, en 1811, la formation d’un réseau trigonométrique dirigé dans le sens du parallèle, ayant son origine occidentale sur les bords de l’Océan, près de Bordeaux, et son extrémité à Fiume, en Istrie. Une petite partie de ce réseau, comprise entre Padoue et la Superga, près de Turin, et composée de dix-huit triangles, avait déja été relevée en 1808 et en 1809, par MM. Corabœuf, Béraud et Monet, ingénieurs-géographes français, sous la direction de M. le colonel Brossier.

L’exécution du surplus de ces divers travaux fut confiée aux officiers du corps royal des ingénieurs-géographes, opérant sous la direction de MM. les colonels Brossier, Brousseaud et Henri ; et quoique poussée avec beaucoup d’activité, elle n’était pas terminée en 1813. Les événements de la guerre suspendirent cette opération. Le réseau offrait encore