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mais celles que l’auteur rapporte ont du moins un degré suffisant d’approximation pour les conséquences générales. Par exemple, il rassemble les documents propres à faire connaître la quantité périodique des bois que la navigation commerciale et la marine militaire emploient à la construction des vaisseaux dans tous les états européens, et il donne ainsi une juste idée de l’étendue des forêts dont les usages maritimes nécessitent l’exploitation. Ces rapprochements sont très-utiles ; ils prouvent que la perte continuelle des bois de construction destinés à la marine peut changer les relations politiques de plusieurs états, et prépare des avantages immenses aux seules nations qui pourront disposer, soit par la possession, soit par le commerce, de vastes forêts dans les contrées plus récemment découvertes. Les effets généraux de la disparition des bois naturels ont été remarqués et prévus depuis très-long-temps. Tout le monde connaît à ce sujet l’opinion d’un grand ministre, dont les sciences et les beaux-arts honorent la mémoire de Colbert, qui avait consacré sa vie à l’étude de toutes les sources de la prospérité publique. L’Académie de Bruxelles a donné un nouveau témoignage de son zèle éclairé pour les progrès des connaissances utiles, en proposant cette importante question : elle ne pouvait choisir un objet plus académique et plus digne des recherches des physiciens et des méditations des hommes d’état.

Le Mémoire qu’elle a couronné traite cette question sous les rapports les plus étendus ; l’auteur a mis dans son jour l’utilité des grandes plantations, la nécessité de mettre un terme à la destruction des forêts ; et il prouve que les dispositions administratives qui auraient cet objet, doivent être