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tive ou répulsive ; mais dans les deux cas, cette résultante est une fonction de la distance d’une molécule à l’autre dont la loi nous est inconnue : on sait seulement que cette fonction décroît d’une manière très-rapide, et devient insensible dès que la distance a acquis une grandeur sensible. Toutefois nous supposerons que le rayon d’activité des molécules est très-grand par rapport aux intervalles qui les séparent, et nous admettrons, en outre, que le décroissement rapide de cette action n’a lieu que quand la distance est devenue la somme d’un très-grand nombre de ces intervalles. On verra bientôt les motifs de ces deux hypothèses ; pour les bien faire comprendre par un exemple, prenons la fonction :

dans laquelle exprime la distance variable, est une constante quelconque, une autre constante qui surpasse l’unité, un très-grand exposant positif, l’intervalle compris entre deux molécules consécutives, et un très-grand nombre entier, tel cependant que soit une ligne d’une grandeur imperceptible. Cette fonction sera à peu près constante tant que la distance ne sera pas un multiple très-considérable de mais dès que le sera devenu, et qu’on aura cette fonction décroîtra très-rapidement, et sera bientôt tout-à-fait insensible. C’est par une fonction de cette espèce que nous supposerons la loi de l’action moléculaire exprimée ; et sans en déterminer autrement la nature, nous la représenterons généralement par entre deux molécules dont l a distance est

S’il s’agissait d’un corps formé de fibres juxtaposées, la