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faite, les particules fluides se disposeront toujours autour de chaque point comme on vient de le supposer ; d’où il résulte que la pression moléculaire aura augmenté par l’effet du rapprochement des molécules, sans cesser d’être la même en tous sens autour de chacun des points de la masse fluide. Cette conséquence ne dépend pas de son degré de compressibilité ; il suffit seulement que le fluide jouisse de cette propriété, à un degré aussi faible que l’on voudra ; et c’est effectivement ce qui a lieu dans les liquides même dont le volume résiste le plus aux forces extérieures. Elle ne dépend pas non plus du petit intervalle de temps pendant lequel les molécules parviennent à la disposition autour de chaque point que suppose l’égalité de pression en tous sens. Cependant, ce temps, quoique très-court et sans doute inappréciable dans les fluides parfaits où l’on observe cette égalité de pression ; ce temps, disons-nous, peut être néanmoins très-différent dans ces différents fluides. Cette diversité n’influera nullement sur leur équilibre, qui ne s’établit qu’après que le petit intervalle de temps dont nous parlons est écoulé ; mais en sera-t-il de même par rapport à leur mouvement ? c’est une question que nous pourrons examiner dans une autre occasion.

En général, dans les applications de la mécanique, on doit avoir égard, autant qu’on le peut, à toutes les circonstances physiques qui tiennent à la nature intime des corps ; et il y a déja long-temps qu’on en a senti la nécessité, pour faire disparaître l’indétermination de certaines questions de mécanique abstraite ; indétermination qui ne saurait avoir lieu dans la nature, où tout, en effet, doit être déterminé et ne comporter qu’une seule solution. L’exemple le plus simple