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tous les sels qui se trouvaient dans la solution, je ne pouvais faire aucune fausse supposition pour calculer les mélanges, et dès-lors je devais toujours arriver à des résultats exacts.

Ayant conçu les idées que je viens d’exposer, je fis de nouvelles expériences sur les sels. Cette fois, je les préparai de manière à ce que, par double décomposition ou autrement, il pût se former des sels solubles de même acide de différents ordres. J’analysai ensuite les cristaux obtenus, en les choisissant avec soin de manière à ne pas avoir de mélange par groupement. L’expérience répondit pleinement à mon attente ; j’obtins des carbonates et des sulfates de soude, avec la cristallisation et les autres caractères extérieurs propres au bicarbonate (sous-deuto-carbonate) ou au trisulfate (deuto-sulfate) de cette base, dans lesquels l’analyse montrait surabondance d’acide et manque d’eau. J’obtins également des sulfates de fer et de cuivre, des tartrates de potasse, des sels doubles de diverses espèces, avec les caractères propres à une espèce déterminée, et qui offraient des circonstances semblables. Je suis même parvenu à faire varier les proportions d’un grand nombre de manières, en faisant cristalliser la solution avec plus ou moins de lenteur ou de rapidité, ce qui permettait aux sels de divers ordres de se mélanger plus ou moins facilement.

Après avoir obtenu ces résultats, qui me paraissaient très-concluants, j’imaginai, afin de les rendre encore plus évidents, de calculer les analyses pour déterminer les quantités relatives des sels de divers ordres qui se trouvaient mélangés. C’était en effet un complément nécessaire de la théorie à laquelle ces expériences conduisaient ; car ayant trouvé par