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sèche, la silice n’était pas plus susceptible de se mélanger avec un corps déterminé, que les autres acides ne s’étaient mélangés dans les expériences par la voie humide ; par conséquent, en admettant que les silicates naturels ont été formés par le feu, on ne peut pas davantage concevoir la surabondance de silice qu’ils présentent si fréquemment.

Dans le temps où j’obtenais ce dernier résultat, j’avais d’autres expériences commencées sur les sels. Des essais antérieurs m’avaient fait voir que tous les sels quelconques, qui se trouvaient dans la même solution, étaient susceptibles de se mélanger entre eux, surtout lorsqu’on faisait cristalliser rapidement. Les sels de même acide et surtout ceux de même formule atomique se mélangent en toutes proportions ; ceux d’acide, différents lorsqu’ils ne sont pas isomorphes, se mélangent de manière que l’un est toujours fortement dominant, et les autres en faibles proportions. J’avais aussi reconnu que plus les sels étaient compliqués, plus facilement ils se mélangeaient, en sorte que les sels doubles, même de nature tout-à-fait différente, ne peuvent être obtenus purs lorsqu’ils cristallisent avec d’autres dans une même solution. Enfin j’avais remarqué que les mélanges se faisaient encore plus facilement, lorsque les sels se formaient dans une solution, que quand on les y mettait déjà tout formés ; en sorte que, par de doubles décompositions, on obtient des mélanges extrêmement variés, et même un grand nombre qu’on ne peut avoir autrement.

Ces faits étaient très-importants pour établir la discussion des analyses minérales sur des bases solides, et rendre très - probables les mélanges de diverses matières que ces discussions conduisent à admettre. Mais plus tard je com-