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On sait que la surface de certains corps solides peut être mouillée diversement par certains liquides. Ainsi l’expérience apprend qu’à la même température, une lame de verre mouillée d'alcohol retient, adhérente à sa surface, une couche de cette liqueur plus épaisse que la couche d'eau qui adhère à cette même surface de verre lorsqu’elle est mouillée par ce dernier fluide.

Les recherches que l’auteur a déja publiées sur le phénomène de l’écoulement des liquides dans les tubes capillaires, avaient déja constaté cette propriété ; il a entrepris de la rendre plus sensible, et de mesurer rigoureusement, s’il était possible, l’effet qui résulte du rapprochement de deux surfaces solides mouillées par un liquide dans lequel elles sont submergées. M. Girard a mis sous les yeux de l’Académie l’appareil dont il s’est servi pour faire ces nouvelles expériences. Deux plaques de verre rectangulaire de dix centimètres de longueur sur cinq centimètres de hauteur sont suspendues dans un vase rempli d'eau, et en regard l’une de l’autre. On rend leur pesanteur spécifique aussi peu différente que l’on veut de celle du liquide, en fixant derrière ces plaques des prismes de liége de dimension convenable.

Ces deux pendules écartés de la position verticale tendent à y revenir en vertu de leur excès de pesanteur sur celle du liquide. Si l’on rapproche les deux plaques de verre l’une de l’autre, jusqu’à une distance très-petite, les pendules dont elles font partie ne reviennent à la verticale qu’après un temps plus ou moins long ; et cette durée dépend de la distance que l’on a établie entre les deux plaques. L’appareil imaginé par M. Girard pour faire les expériences dont il a rendu compte à l’Académie, donne les moyens de comparer