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longitude ne suffit pas lorsqu’il est nécessaire d'avoir égard aux irrégularités et aux protubérances observées à la surface du globe. Il faut alors assigner, pour un lieu quelconque, une troisième coordonnée, qui est la hauteur verticale du lieu au-dessus de la surface de l’Océan.

M. Girard, en insistant sur la nécessité d'assigner cette troisième coordonnée, a fait remarquer que les cours d'eau qui sillonnent la surface terrestre sont autant de lignes de plus grande pente, suivant lesquelles il est aisé de faire des nivellements. On connaîtrait ainsi l’élévation de tous les lieux situés le long de ces cours d'eau au-dessus du niveau de l’Océan. Il est également facile de déterminer la configuration des terrains élevés qui forment l’enceinte de leurs bassins. Réunissant ensuite par une ligne commune, sur des cartes déja dressées, tous les points consécutifs qui se trouveraient situés à la même hauteur verticale, on y tracerait une suite de polygones ou de courbes qui représenteraient l’intersection de la surface terrestre par autant de surfaces horizontales.

Quant aux moyens de parvenir à l’exécution de ces opérations de nivellement, dont l’utilité est incontestable, M. Girard pense que nous avons en France plus de facilités qu’il n’en existe dans aucun autre pays pour en coordonner les résultats avec promptitude et économie. Il pense que MM. les ingénieurs des ponts-et-chaussées, chargés dans tous les départements du royaume des divers travaux hydrauliques qui ont pour objet d'accroître les produits de l’agriculture, de vivifier l’industrie et de faciliter le commerce, doivent mettre au rang des connaissances qui leur sont le plus importantes celle de l’’hydrographie des départements où ils sont placés.