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est à l’appui de l’opinion de Leuwenhoek, déjà proposée, à ce qu’il paraît, par Willis et Lister, sur le bisexualisme des bivalves. Qu’il me soit permis d’en donner ici un extrait, et d’y joindre le titre des ouvrages des ’auteurs cités dans le cours de ce rapport.

Au mois de janvier 1756, dans le but positif de résoudre la question des sexes, du mode de génération et de l’accouplement des moules, Baster mit dans un vase, plein d’eau de mer renouvelée chaque jour, quatre ou cinq moules comestibles [mytilus edulis, L.].

À la suite d’observations fréquemment répétées, et dans lesquelles il ne put apercevoir aucun indice de copulation, il vit, le 12 avril, sur le soir, autour d’une des moules, une sorte de nuage blanc, produisant l’effet d’une goutte de lait qui se répandrait dans une masse d’eau. Le lendemain la même moule fut mise dans de nouvelle eau, et, au bout de deux ou trois heures d’une observation assidue, Baster aperçut distinctement le même nuage blanc sortant de l’orifice postérieur du manteau donnant issue aux excréments, et qui se répandit également dans tout le vase.

Le même phénomène eut lieu le lendemain, mais l’eau fut beaucoup moins blanchie.

Quelques gouttes des deux premières eaux, examinées au microscope, firent voir à Baster une quantité innombrable d’animalcules en mouvement, dont il ne put assurer la forme, mais qui lui parurent avoir celle de petites aiguilles oblongues.

Cette observation le conduisit à se demander si cet individu n’était pas un mâle, et, par conséquent, si la liqueur qu’il