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à chaque composé ; mais on remarque que les composés binaires neutres alcalins possèdent une puissance réfractive plus forte que celle de leurs éléments, tandis que ceux où le contraire s’observe sont acides. Or, les propriétés acides et alcalines étant intimement liées avec l’état électrique des particules matérielles, M. Dulong pense que le résultat précédent conduit à regarder la diversité des vitesses de propagation de la lumière dans les fluides élastiques comme dépendante de l’état électrique de leurs particules. L’auteur considère que si la lumière est une matière émise, la résultante des attractions des molécules d'un fluide élastique sur la lumière devrait être indépendante de la forme de ces molécules, puisque celles-ci ne sont point assujéties, comme dans les corps cristallisés, à présenter certaines faces suivant une direction déterminée. Si la réfraction dépendait de ces attractions, on ne concevrait pas, suivant l’auteur, comment l’action d'un composé binaire, à l’état de gaz, pourrait être tantôt plus grande et tantôt plus petite que la somme de celles des particules élémentaires : aussi regarde-t-il ce fait comme une nouvelle difficulté attachée à l’hypothèse newtonienne.

M. Fresnel a fait connaître à l’Académie le résultat d'une expérience remarquable sur l’action répulsive de deux surfaces métalliques échauffées. Deux feuilles métalliques très-minces sont placées verticalement et en contact sous une cloche de verre. On a fait sortir l’air de cette capacité, au moyen d'une bonne machine pneumatique. L’une des feuilles est fixe ; l’autre est attachée à l’extrémité d'une aiguille d'acier aimanté, qui conserve sensiblement sa position horizontale, et qui est suspendue à son milieu par un fil de soie. Cette aiguille est ramenée par l’effet magnétique dans une direction con-