Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle fut considérablement étayée, quoiqu’un peu modifiée, par Poli, dans son grand ouvrage sur les testacés des deux Siciles. En effet, il démontra le premier la position et la structure des ovaires sur les côtés de la masse abdominale ; il en suivit les développements dans un assez grand nombre d’espèces différentes. Il ne paraît cependant pas avoir connu nettement la terminaison de l’oviducte, comme il sera possible de le voir par l’extrait suivant du chapitre huit consacré aux généralités sur la génération des bivalves.

Poli commence par assurer que tous les animaux qui habitent les coquilles bivalves sont hermaphrodites, et qu’en conséquence il n’y a chez eux aucun autre organe de génération que l’ovaire ; en sorte que chez eux il faut en conclure, dit-il, que les œufs et l’humeur prolifique ou séminale propre à les féconder doivent être produits au même endroit ; il passe ensuite à une description générale de l’ovaire.

« Cet organe, sans contredit de beaucoup le plus grand de tous ceux dont l’animal est composé, couvre de toutes parts le foie, les intestins, et en général toutes les parties contenues dans l’abdomen. Bien plus, à l’époque du frai, ses ramifications se glissent dans les interstices des faisceaux musculaires du pied, quand il y en a, en sorte qu’elles remplissent toute la cavité abdominale, qu’elles distendent de tous côtés. Il y a même certains genres dans lesquels cette cavité ne semble pas assez grande pour contenir l’ovaire ainsi distendu, et où il se répand dans la doublure du manteau. C’est alors, ajoute Poli, qu’on le voit recouvert d’une humeur séminale. Variable dans sa forme et sa coloration, suivant l’époque de la fécondation, l’ovaire semble d’abord être composé d’une série de tubes, ou de cylindres entremêlés d’une