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même densité, et le pouvoir réfringent du premier est presque double de celui du second.

On sait depuis long-temps que, dans les corps solides ou liquides de nature différente, la réfraction ne varie pas proportionnellement à la densité : d'où l’on a conclu que chaque corps exerce sur la lumière une action spécifique qui dépend de la nature de la substance. Mais l’auteur remarque que la diversité des capacités pour la chaleur, rapportées à l’unité de masse, avait conduit à une conséquence semblable, en concevant la chaleur comme un élément matériel attiré par les particules des corps, et que toutefois on a reconnu que les capacités de chaque molécule en particulier sont égales ou dans des rapports simples. On aurait donc pu croire que I’on parviendrait aussi à découvrir des rapports très-simples en appliquant la même idée aux pouvoirs réfringents. On doit dire même, ajoute l’auteur, que l’analogie était clairement indiquée, si l’on suppose que la lumière est un élément matériel émis par les corps ; mais s’il existait, pour la réfraction de la lumière, une loi analogue à celle des chaleurs spécifiques, elle devrait se manifester immédiatement dans les valeurs des puissances réfractives des gaz déterminées à une même température et sous la même pression. Enfin, si l’on compare les puissances réfractives des composés avec ceux de leurs éléments, en ne considérant, pour éviter toute complication dépendante d'un changement d'état, que les composés gazeux dont les éléments existent aussi sous la même forme, on trouve que le pouvoir des composés est quelquefois plus grand, et d'autres fois plus petit que la somme de ceux des éléments, sans que cette circonstance ait aucune connexion avec le mode particulier de condensation propre