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avaient aussi peu à peu diminué de nombre, à mesure que les bivalves avaient disparu, en sorte que l’observateur hollandais suppose qu’ils sont morts de faim.

Dans la cent troisième lettre, il revient sur les particules rondes qu’il avait trouvées dans les huîtres, et qu’on aurait pu regarder, dit-il, comme des œufs, tandis que c’était des animalcules spermatiques qu’il a vus se réunir, se séparer en nageant ; en sorte qu’il admet que les huîtres, comme les anodontes, sont partagées en individus mâles et en individus femelles.

Ainsi, comme il est aisé de le voir par l’extrait que je viens de donner des lettres de Leuwenhoek, il avait parfaitement vu sur une grande espèce d’anodonte qui me paraît être l’anodonta intermedia de M. de Lamarck, qu’un certain nombre d’individus ont de chaque côté et dans la masse abdominale, des ovaires dans lesquels se développent les œufs jusqu’à un certain degré ; que bientôt après ces œufs se trouvent dans les branchies, et même , quoiqu’il ne le dise pas d’une manière explicite, dans les branchies externes, qu’ils y acquièrent un développement qu’ils n’avaient pas lorsqu’ils y étaient entrés, et s’accroissent au point que vus à un fort grossissement, la coquille ressemble tout-à- fait à celle de la mère, observée à l’œil nu. Il n’a pas pu en suivre le développement plus loin.

Dans d’autres individus de la même espèce, pris dans les mêmes circonstances, et examinés à la même époque, chez lesquels il n’avait pu découvrir d’oeufs, ni dans l’ovaire, ni dans les branchies, il a observé des animalcules spermatiques qu’il décrit comme ayant le corps un peu plus long que large, avec une queue très-fine et six fois plus longue que