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Il fit l’observation que, lorsque les oeufs ne sont pas encore mûrs, ils sont contenus dans l’ovaire situé dans les parties charnues de l’abdomen, et que, lorsqu’ils le sont devenus, ils se logent dans les branchies qui deviennent alors extrêmement épaisses. Il lui parut qu’alors tous les individus prêts déposer leurs œufs se placent dans les endroits où l’eau est peu profonde et où le soleil donne directement.

Examinant au microscope les oeufs les plus avancés, il vit le petit animal se tourner dans l’œuf, d’où il conclut qu’il y est libre et sans aucune adhérence.

Enfin, sur un autre individu, ayant de nouveau examiné les œufs contenus dans les branchies, et il indique parfaitement bien les externes, il vit que les petits étaient parvenus à un degré de perfection tel, que non-seulement ils étaient beaucoup plus gros, mais qu’ils ouvraient ou fermaient leurs coquilles, et qu’au microscope, ils ressemblaient tout-à-fait à des adultes vus à l’œil nu, avec cette différence qu’ils étaient enveloppés dans une membrane.

La lettre quatre-vingt-seizième des Arcana naturæ roule encore tout entière sur le même sujet. Leuwenhoek essaya de voir le développement de ces petites coquilles sorties artificiellement des branchies. Il en mit un certain nombre dans de l’eau, et les y conserva pendant plusieurs jours, mais sans apercevoir aucun indice d’accroissement. Il vit, au contraire, paraître une quantité innombrable d’animaux microscopiques, et entre autres des vibrions véritables, qu’il suppose avoir mangé les petites anodontes. En effet, après dix jours de conservation, il ne restait plus que les petites coquilles bien transparentes, et les animaux microscopiques, dont les mouvements s’étaient graduellement ralentis,