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en 1694. Il y annonce d’une manière positive que les œufs dont il a pu suivre le développement sont placés par la mère en dehors de sa coquille et probablement aussi sur les corps environnants, au moyen de l’appendice lingui-forme et canaliculé, dont le ventre cst pourvu, ou bien à l’aide de l’extrémité même de l’oviducte ; car il est possible de reconnaître cet organe dans le tube transparent qu’il décrit comme sortant de chaque côté du milieu de l’abdomen.

Dans sa lettre quatre-vingt-douzième, il fait des observations analogues sur les huitres, et dit qu’au mois d’août il les trouva remplies d’une quantité innombrable de jeunes huîtres en tout semblables à leur mère, pour la plupart logées entre les branchies, quelques-unes même paraissant adhérentes, ce qui est plus que douteux ; et un assez grand nombre libres dans la coquille elle-même.

Il remarqua également dans l’eau qui remplissait ces huîtres, une grande quantité d’animalcules microscopiques.

Dans la quatre-vingt-quatorzième lettre, il revient sur le même sujet, et émet pour la première fois le soupçon qu’il pourrait bien y avoir une humeur spermatique mâle dans tout ce genre d’animaux.

Mais c’est surtout dans la lettre suivante écrite en 1695 que Leuwenhoek, toujours dans le même but de démontrer l’absurdité de l’opinion d’Aristote et de Bonanni, fit porter ses observations sur les bivalves du genre de ceux qui font le sujet du mémoire de M. Jacobson, et qui, long-temps connus sous les noms vulgaires de moules d’étang, de moules des peintres, sont maintenant désignées sous les noms d’anodontes et d’unios. Ce fut dans le mois de septembre qu’il trouva une quantité énorme d’œufs ; et il paraît même que, sur le