Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

continuité des résultats, ce qui dépend des causes générales, et ce qui peut-être attribué à des anomalies accidentelles ou aux erreurs des expériences. Les observateurs qui ont jusqu’ici présenté leurs propres mesures du pendule, ou qui les ont réunies en général avec les expériences déja connues, les ont traitées comme des résultats qui seraient également probables et uniquement susceptibles d’erreurs fortuites ; car ils les ont fondues ensemble par la méthode des moindres carrés, en les assujétissant à la loi de variation proportionnelle au carré du sinus de la latitude, dans la vue d’obtenir, avec les moindres écarts possibles, les deux constantes propres à cette loi, et d’en conclure ensuite l’aplatissement elliptique par le théorème de Clairault. Mais ce mode général de fusion et d’agglomération me semble ici l’inverse de la marche que l’on aurait dû suivre ; car, au lieu d’atténuer les écarts de la loi du carré du sinus, écarts qui pouvaient être l’expression de phénomènes réels, il fallait au contraire les mettre le plus possible en évidence, pour éprouver la loi elle-même, et reconnaître, dans la succession des résultats, les altérations qui pouvaient déceler des causes puissantes et étendues d’attraction. Or, que de telles causes existent en effet et modifient considérablement les relations qui devraient avoir lieu dans l’état elliptique, c’est, je crois, ce dont on ne pourra douter après la discussion suivante.

Je commence par considérer les expériences faites sur l’arc, ou très-près de l’arc méridien qui s’étend de Formentera jusqu’à Unst. Il existe sur cet arc plusieurs stations, telles que Unst, Leith et Paris, où les expériences ont été répétées deux fois par des observateurs différents qui se sont trouvés très-sensiblement d’accord entre eux. On peut, je crois, ac-