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9 mon fils, pour l’Italie et l’Espagne. Nous avions d’abord pour but principal de compléter les mesures du pendule sur le grand are de parallèle qui s’étend aujourd’hui de Bordeaux à Fiume, et que l’on peut espérer de voir, dans quelques années, se prolonger jusqu’à la mer Noire. Nous nous proposions ensuite d’aller faire les mêmes expériences à Lipari au milieu des volcans les plus actifs de l’Italie. Puis nous devions repasser par l’Espagne pour aller les répéter à Formentera, extrémité australe de notre méridienne, afin d’assurer aux résultats de cette station toute la certitude que sa situation exige, et que les premiers essais faits en 1808 ne suffisaient pas pour lui donner. Enfin nous devions compléter notre voyage par la mesure du pendule à Barcelone, afin d’obtenir ainsi des résultats intermédiaires entre Formentera et le 45e parallèle. Le ministère du Roi ayant accueilli ce projet avec la plus grande faveur, tous les moyens de l’accomplir nous furent libéralement accordés : la goëlette la Torche fut mise pour cet objet à notre disposition, et nous n’avons eu qu’à nous louer constamment des soins obligeants qui nous ont été prodigués par M. le capitaine de frégate Le Goarant, qui la commandait, ainsi que par les officiers qui servaient sous ses ordres. L’un d’eux même, M. Denans, aujourd’hui lieutenant de vaisseau, voulut bien partager avec nous notre désert de Formentera, et s’y dévouer, ainsi qu’à Barcelone, à nous assister de toutes les manières possibles dans nos observations. Toutes les facilités imaginables nous furent d’ailleurs accordées de la part des gouvernements étrangers chez lesquels nos expériences nous appelaient, et auxquels le gouvernement du Roi avait, long-temps d’avance, recommandé notre mission. Cette bienveillance s’est même mani-