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un devoir spécial précisément de l’étude que.depuis si longtemps il avait choisie par goût. Ses leçons obtinrent le plus grand succès on y voyait accourir en foule une jeunesse privée depuis trois ou quatre ans de tout enseignement, et qui en était, pour ainsi dire, affamée. La politesse du professeur, l’élégance de son langage, la variété des idées et des connaissances qu’il exposait, tout, après cet intervalle de barbarie qui avait parti si long, rappelait pour ainsi dire un autre siècle. Ce fut alors, surtout, qu’il prit dans l’opinion le rang du véritable successeur de Buffon et en effet on en retrouvait en lui les manières distinguées. ; il montrait le même art d’intéresser aux détails les plus arides ; et de plus, à cette époque où Daubenton touchait au terme de sa carrière, M. de Lacépède restait seul de cette grande association qui avait travaillé à l’Histoire Naturelle. C’est à ce titre qu’il fut hautement appelé à faire partie du noyau de l’Institut, et qu’il se trouva ainsi fun de ceux qui furent chargés de renouveler l’Académie des Sciences, cette académie dont, quelques années auparavant, le souvenir de ses ouvrages de physique lui aurait peut-être rendu l’entrée assez difficile. Il s’agissait d’y rappeler plusieurs de ceux qui l’avaient repoussé, et pour tout autre cette position aurait pu être délicate ; mais, nous l’avons déjà vu, il était incapable de se souvenir d’un tort, et les hommes dont nous parlons ne furent pas ceux dont il s’empressa le moins d’accueillir les sollicitations. Il a été l’un de nos premiers secrétaires[1] et son bel éloge historique de Dolomieu fera toujours regretter qu’il ait été enlevé par de

  1. En 1797 et 98.