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qui lui fit peut-être encore plus de plaisir, le célèbre Sacchini lui marqua sa satisfaction dans les termes les plus vifs.

M. de Lacépède, nous devons l’avouer, ne fut pas aussi heureux dans ses ouvrages de physique, son Essai sur l’Electricité[1] et sa Physique générale et particulière[2]. Buffon qui, sur les sens, sur l’instinct, sur la génération des animaux, sur l’origine. des mondes, n’avait à traiter que de phénomènes qui échappent encore à l’intelligence, pouvait., en se bornant à les peindre, mériter le titre qui lui est si légitimement acquis de l’un de nos plus éloquents écrivains ; il le pouvait encore lorsqu’il n’avait à offrir que les grandes scènes de la nature ou les rapports multipliés de ses productions, ou les variétés infinies du spectacle qu’elles nous présentent mais aussitôt qu’il veut remonter aux causes et les découvrir par les simples combinaisons de l’esprit ou plutôt par les efforts de l’imagination, sans démonstration et sans analyse, le vice de sa méthode se fait sentir aux plus prévenus. Chacun voit que ce n’est qu’en se faisant illusion par l’emploi d’un langage figuré qu’il a pu attribuer à des molécules organiques la formation des cristaux ; trouver quelque chose d’intelligible dans ce moule intérieur, cause efficiente, selon lui, de la reproduction des êtres organisés ; croire expliquer les mouvements volontaires des animaux et tout ce qui chez eux approche de notre intelligence, par une simple réaction mécanique de la sensibilité ; semer, en un mot, un ouvrage, dont presque partout le fonds et la

  1. Deux vol. in-12, Paris, 1781.
  2. 2 vol. in-12, Paris, 1783.