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DE M. LE COMTE BERTHOLLET.

dés dont on se sert encore aujourd’hui pour faire cristalliser les alcalis fixes, et ceux par lesquels on leur donne une causticité parfaite ; il a fait voir que l’acide nitrique se décompose dans la détonation ; il a découvert l’acide muriatique sur-oxigéné et ses étonnants phénomènes, l’argent fulminant et ses terribles explosions ; il a décomposé l’ammoniaque et fixé la proportion de ses éléments ; il a montré que l’un de ces éléments, l’azote, est le caractère essentiel des substances animales, et complété ainsi les faits fondamentaux du nouveau système chimique ; il a prouvé qu’une même substance, un oxide métallique, par exemple, peut jouer alternativement, dans les combinaisons, le rôle d’un acide, ou celui d’un alcali ; il a soutenu et démontré, malgré l’erreur devenue générale, que l’oxigène n’est point la cause unique et essentielle de l’acidité, mais que le gaz hydrogène sulfuré remplit toutes les fonctions d’un véritable acide, bien qu’il n’entre point d’oxigène dans sa composition, et que l’acide prussique, reconnu pour acide par tous les chimistes, ne contient pas non plus d’oxigène, et par là il a préparé à la chimie un âge qui ne sera ni moins riche ni moins brillant que celui dont il a été témoin : enfin il a présenté des idées plus précises que l’on n’en avait jamais eues, de la force principale qui produit toutes les actions chimiques, de cette affinité que depuis si long-temps les chimistes employaient sans la bien connaître, et à côté de cette longue série de vérités théoriques, il a donné à la société l’art du blanchîment par le chlore ; il a aidé à perfectionner ceux de la teinture par le bleu de prusse, du monnayage, de l’extraction de la soude, de l’éclairage par le gaz.

Ce n’est là qu’une table de matières et incomplète encore :