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ÉLOGE HISTORIQUE

perfectionner et de rendre usuel l’art de l’éclairage par le gaz inflammable. Il semblait de sa destinée que ses recherches les plus abstraites comme les plus simples devinssent aussitôt profitables et sur une échelle immense. En s’occupant du charbon et de ses propriétés antiseptiques, il imagina un jour qu’en charbonnant l’intérieur des barils on pourrait conserver l’eau plus long-temps dans les voyages de long cours. L’amiral Krusenstern a mis cette idée en pratique avec les précautions convenables, et elle lui a parfaitement réussi.

Enfin, dans un dernier Mémoire sur l’analyse des substances végétales et animales[1], il a préludé en quelque sorte aux méthodes découvertes par MM. Gay Lussac et Thénard pour réduire à leurs éléments par la combustion, ces combinaisons compliquées.

Ainsi se sont passées les cinquante années que M. Berthollet a consacrées sans relâche à sa science favorite, voyant alternativement naître de ses recherches, ou quelque vérité neuve, ou quelque aperçu profond, ou quelque procédé d’un emploi immédiat. On pourrait marquer chacune de ces cinquante années par quelque découverte ; car s’il y en eut de vides, il y en eut aussi qui en produisirent plusieurs.

Qu’il me soit permis de reprendre ici, en abrégé les moments principaux de cette savante et glorieuse chronologie.

Il en est que je ne puis présenter que dans ce tableau.

M. Berthollet a aperçu la vraie nature des combinaisons savonneuses ; il a prouvé que l’acide phosphorique est tout formé dans les produits des animaux ; il a indiqué les procé-

  1. Mémoires de l’Institut de 1810, p. 121.