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lui fut possible de vaquer régulièrement à son instruction classique.

Sa conduite et son application lui valurent à Navarre le même intérêt qu’à Saint-Just, et à l’époque où il cessa d’y être écolier, les chefs de la maison lui proposèrent de devenir un de leurs collaborateurs. On l’employa comme maître de quartier, et aussitôt qu’il eut pris ses degrés, on lui confia la régence de quatrième, lorsqu’il n’était encore âgé que de 21 ans. Quelques années après, il passa au collége du cardinal Lemoine, comme régent de seconde ; et c’était à ces fonctions utiles, mais modestes, qu’il semblait avoir borné son ambition. À la vérité il avait pris à Navarre sous feu M. Brisson, de cette académie, un certain goût pour les expériences de physique, et à ses moments de loisir il en faisait quelques-unes d’électricité ; mais c’était pour lui un délassement plutôt qu’une étude : quant à l’histoire naturelle proprement dite, il n’eu avait aucune connaissance et ne songeait nullement à s’en occuper.

Une seconde particularité remarquable de son histoire, c’est que ce fut encore aux dispositions affectueuses de son cœur, qu’il dut d’entrer dans une carrière qui lui est devenue si glorieuse, en sorte qu’il est littéralement vrai de dire que, dans tous leurs degrés, sa renommée et sa fortune ont été des récompenses de ses vertus.

Parmi les régents du cardinal Lemoine, se trouvait alors Lhomond, homme savant, qui s’était consacré par piété à l’instruction de la jeunesse. Fort capable d’écrire et de parler pour tous les âges, il ne voulut point s’élever au-dessus de la sixième, et n’a composé que de petits ouvrages destinés aux enfants, mais qui par leur clarté et le ton simple qui y