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et divisées en ordres et en familles, également fondés sur le plus ou moins de rapports qu’ont entre eux les genres qui les composent, et dénommés d’après des règles semblables.

On comprend que nous ne pouvons entrer dans un détail presque aussi infini que le règne animal, que cet enchaînement tend à représenter. Les naturalistes l’étudieront sans doute avec soin dans l’ouvrage où M. Latreille l’a consigné. Les innombrables êtres animés présentent une telle complication dans leurs rapports, que l’on doit accueillir avec reconnaissance tout essai où ils sont envisagés sous de nouveaux points de vue. Ce n’est qu’à force de tentatives de ce genre, que l’on peut se flatter d’approcher un peu de la connaissance d’un ensemble fait pour effrayer l’imagination la plus hardie.

Lors de l’arrivée des Espagnols en Amérique, les naturels possédaient déja des chiens, et de plusieurs sortes. M. Moreau de Jonnès a pensé que la détermination des races auxquelles ils appartenaient pouvait avoir de l’intérêt, et même contribuer à éclaircir le problème difficile de la population de ce continent. En conséquence il a soigneusement recueilli dans les auteurs les plus voisins du temps de la découverte, les descriptions qu’ils ont laissées des divers chiens indigènes.

Il trouve qu’il y en avait au moins six races, qu’il désigne par les noms de chien comestible, chien bossu, chien pelé, chien chasseur, chien péruvien, et chien arctique. Trois de ces races lui paraissent effacées par leur mélange avec les chiens apportés d’Europe ; mais les trois autres existent encore. L’auteur regarde comme douteux qu’elles eussent la faculté d’aboyer, et même il y en avait une d’entièrement