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rement est hérissée de filaments et de tubercules charnus ou cutanés, dans lesquels pénètrent des vaisseaux. Comme ce crustacé porte ses oeufs dans cette cavité, on avait cru que l’appareil en question servait à leur donner attache ; mais M. Geoffroy pense que c’est un appareil respiratoire, une espèce de poumon. Il étend cette conclusion aux autres crustacés. Quoique la membrane qui tapisse intérieurement cette partie latérale du corselet n’ait point de filaments, ni même beaucoup de vaisseaux, M. Geoffroy lui attribue aussi des fonctions respiratoires ; il a même fait voir comment l’air s’y introduit par deux orifices, que ses bords laissent entre eux et le tronc de l’animal, au moyen des mouvements de certaines lames cartilagineuses qui adhèrent aux mâchoires, et passent sur les branchies qu’elles compriment lorsqu’il est nécessaire. En conséquence, l’auteur regarde les crustacés comme appartenant à ces êtres intermédiaires, où l’organe de respiration aérienne et celui de respiration aquatique sont tellement balancés qu’ils respirent dans l’air et sous l’eau.

Ces observations ont conduit M. Geoffroy à examiner ce qui se passe dans les narines des poissons, et à les comparer avec celles des animaux aériens, sous le rapport de la structure et sous celui des fonctions.

On sait qu’elles sont placées, dans cette classe, hors des voies de la respiration ; que la membrane qui tapisse leur intérieur est plissée en un grand nombre de lames parallèles ou disposées en rayons ; et que dans presque toutes les espèces elles ont deux orifices, dont l’antérieur a le plus souvent un rebord plus ou moins saillant, qui peut faire l’office d’une espèce de valvule.