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histoire de l’académie,

méridional. M. Cailliaud y a vu de la glace. Le capitaine Lyon a observé aussi le même froid dans le Fezzan sous le 27e degré. Enfin M. William Burchell, voyageant au sud de l’équateur, a vu le thermomètre à zéro le 12 octobre 1811, à trois heures du matin, à Klaarwater, par la latitude de 28° 50’ 56”, et en pays de plaine ; le vent était de l’est, et l’horizon très-pur.

Une troisième circonstance est la coutume universelle des Arabes guerriers et pasteurs, des Bédouins de toutes les tribus africaines qui campent dans les plaines du désert, de se vêtir très-chaudement ; ils sont toujours couverts d’un manteau de laine, nécessaire pour leur rendre supportable le froid très-vif des nuits d’hiver. Ce froid est d’autant plus sensible, qu’il succède, à douze heures seulement d’intervalle, à une chaleur considérable. J’ai éprouvé moi-même, dit l’auteur, cette variation extrême de la température sous le 27e degré, dans le désert voisin de l’Égypte, et j’ai plus souffert que des plus grands froids de l’Europe méridionale.

À la vérité, les faits précédents ne donnent aucune connaissance de la température moyenne des régions de l’Afrique qui sont l’objet de la question ; mais ils indiquent que l’on n’est pas en droit de conclure, de la présence de la glace en Afrique à cette latitude, pendant un jour d’hiver, que l’élévation du lieu soit aussi grande qu’on l’avait d’abord supposé. Au reste, ajoute l’auteur, ce que nous avions présumé il y a six mois, d’après le seul rapprochement des faits connus, se trouve confirmé par les derniers rapports. Le lieu du territoire de Beder où est mort l’infortuné voyageur Oudney, n’est point une montagne ; c’est une plaine parsemée de collines basses, comme les déserts de Libye ; et, en