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dans le sens de la profondeur. C’est ainsi que nous avons pu démontrer que cet accroissement qui est, en divers lieux de l’Europe, d’environ un degré pour mètres, a eu précédemment une valeur beaucoup plus grande, qu’il diminue insensiblement, et qu’il s’écoulera plus de trente mille années avant qu’il soit réduit à la moitié de sa valeur actuelle. Cette conséquence n’est point incertaine, quoique nous ignorions l’état intérieur du globe ; car les masses intérieures, quels que puissent être leur état et leur température, ne communiqueront à la surface qu’une chaleur insensible pendant un laps de temps immense. Par exemple, j’ai voulu connaître quel serait l’effet d’une masse extrêmement échauffée, de même étendue que la terre, et que l’on placerait au-dessous de la surface à quelques lieues de profondeur. Voici le résultat de cette recherche.

Si, à partir de la profondeur de douze lieues, on remplaçait la masse terrestre inférieure jusqu’au centre du globe par une matière quelconque dont la température serait égale à cinq cents fois celle de l’eau bouillante, la chaleur communiquée par cette masse aux parties voisines de la superficie demeurerait très-long-temps insensible ; il s’écoulerait certainement plus de deux cent mille années avant que l’on put observer à la surface un accroissement de chaleur d’un seul degré. La chaleur pénètre si lentement les masses solides, et surtout celles dont l’enveloppe terrestre est formée, qu’un intervalle d’un très-petit nombre de lieues suffirait pour rendre inappréciable pendant vingt siècles l’impression de la chaleur la plus intense.

L’examen attentif des conditions aux quelles le système des planètes est assujetti donne lieu de conclure que ces corps