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refroidiront par leur contact : dans le même temps, les eaux plus échauffées et plus légères s’élèveront pour remplacer les eaux supérieures, et il s’établira dans les masses liquides des mouvements infiniment variés dont l’effet général sera de transporter la chaleur vers les régions élevées.

Ces phénomènes sont plus composés dans l’intérieur des grandes mers, parce que les inégalités de température y occasionnent des courants dirigés en sens contraires, et déplacent ainsi les eaux des régions les plus éloignées.

L’action continuelle de ces causes est modifiée par une autre propriété de l’eau, celle qui limite l’accroissement de la densité, et la fait varier en sens opposé lorsque la température continue de s’abaisser et s’approche de celle qui détermine la formation de la glace. Le fond solide des mers est donc soumis à une action spéciale qui se renouvelle toujours, et qui le refroidit perpétuellement depuis un temps immense par le contact d’un liquide entretenu à une température supérieure de quelques degrés seulement à celle de la glace fondante. On trouve en effet que la température des eaux diminue à mesure que l’on augmente la profondeur des sondes ; cette température est dans nos climats d’environ degrés au fond de la plupart des lacs. En général, si l’on observe la température de la mer à des profondeurs de plus en plus grandes, on approche sensiblement de la limite qui convient à la plus grande densité ; mais il faut, dans les questions de ce genre, avoir égard à la nature des eaux, et surtout aux communications établies par les courants : cette dernière cause peut changer totalement les résultats.

Cet accroissement de température, que nous observons en Europe en portant le thermomètre dans l’intérieur du globe