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une nouvelle méthode de calcul qui s’applique à divers autres phénomènes.

La forme du sphéroïde terrestre, la disposition régulière des couches intérieures rendue manifeste par les expériences du pendule, leur densité croissante avec la profondeur et diverses autres considérations concourent à prouver qu’une chaleur très-intense a pénétré autrefois toutes les parties du globe. Cette chaleur se dissipe par l’irradiation dans l’espace environnant dont la température est très-inférieure à celle de la congélation de l’eau. Or l’expression mathématique de la loi du refroidissement montre que la chaleur primitive contenue dans une masse sphérique d’une aussi grande dimension que la terre diminue beaucoup plus rapidement à la superficie que dans les parties situées à une grande profondeur. Celles-ci conservent presque toute leur chaleur durant un temps immense ; et il n’y a aucun doute sur la vérité des conséquences, parce que j’ai calculé ces temps pour des substances métalliques plus conductrices que les matières du globe.

Mais il est évident que la théorie seule ne peut nous enseigner que les lois auxquelles les phénomènes sont assujettis. Il reste à examiner si, dans les couches du globe où nous pouvons pénétrer, on trouve quelque indice de cette chaleur centrale. Il faut vérifier, par exemple, si au-dessous de la surface, à des distances où les variations diurnes et annuelles ont entièrement cessé, les températures des points d’une verticale prolongée dans la terre solide augmentent avec la profondeur : or tous les faits qui ont été recueillis et discutés par les plus habiles observateurs nous apprennent que cet accroissement subsiste : il a été estimé d’environ un degré pour ou mètres.