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jusqu’à la terre solide, perdrait tout-à-coup et presque entièrement la faculté qu’elle avait de traverser les solides diaphanes ; elle s’accumulerait dans les couches inférieures de l’atmosphère, qui acquerraient ainsi des températures élevées. On observerait en même temps une diminution du degré de chaleur acquise, à partir de la surface de la terre. La mobilité de l’air qui se déplace rapidement dans tous les sens et qui s’élève lorsqu’il est échauffé, le rayonnement de la chaleur obscure dans l’air diminuent l’intensité des effets qui auraient lieu sous une atmosphère transparente et solide, mais ne dénaturent point entièrement ces effets. Le décroissement de la chaleur dans les régions élevées de l’air ne cesse point d’avoir lieu ; c’est ainsi que la température est augmentée par l’interposition de l’atmosphère, parce que la chaleur trouve moins d’obstacle pour pénétrer l’air, étant à l’état de lumière, qu’elle n’en trouve pour repasser dans l’air lorsqu’elle est convertie en chaleur obscure.

Nous considérerons maintenant la chaleur propre que le globe terrestre possédait aux époques où les planètes ont été formées, et qui continue de se dissiper à la surface sous l’influence de la température froide du ciel planétaire.

L’opinion d’un feu intérieur, cause perpétuelle de plusieurs grands phénomènes, s’est renouvelée dans tous les âges de la philosophie. Le but que je me suis proposé est de connaître exactement suivant quelles lois une sphère solide, échauffée par une longue immersion dans un milieu, perdrait cette chaleur primitive si elle était transportée dans un espace d’une température constante inférieure à celle du premier milieu. Cette question difficile, et qui n’appartenait point encore aux sciences mathématiques, a été résolue par