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qui appartient aux contrées les plus froides ; mais, dans cette comparaison, l’on ne doit admettre que des observations certaines, et ne point considérer les effets accidentels d’un froid très-intense qui serait occasioné par l’évaporation, par des vents violents et une dilatation extraordinaire de l’air.

Après avoir reconnu l’existence de cette température fondamentale de l’espace sans laquelle les effets de chaleur observés à la superficie du globe seraient inexplicables, nous ajouterons que l’origine de ce phénomène est pour ainsi dire évidente. Il est dû au rayonnement de tous les corps de l’univers, dont la lumière et la chaleur peuvent arriver jusqu’à nous. Les astres que nous apercevons à la vue simple, la multitude innombrable des astres télescopiques ou des corps obscurs qui remplissent l’univers, les atmosphères qui environnent ces corps immenses, la matière rare disséminée dans diverses parties de l’espace, concourent à former ces rayons qui pénètrent de toutes parts dans les régions planétaires. On ne peut point concevoir qu’il existe un tel système de corps lumineux ou échauffés, sans admettre qu’un point quelconque de l’espace qui les contient acquiert une température déterminée.

Le nombre immense des corps compense les inégalités de leurs températures, et rend l’irradiation sensiblement uniforme.

Cette température de l’espace n’est pas la même dans les différentes régions de l’univers ; mais elle ne varie pas dans celles où les corps planétaires sont renfermés, parce que les dimensions de cet espace sont incomparablement plus petites que les distances qui le séparent des corps rayonnants. Ainsi, dans tous les points de l’orbite de la terre, cette planète trouve la même température du ciel.