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que celle où réside la température de degrés du pyromètre de Wedgwood.

6o L’écorce de la terre, abstraction faite de cette pellicule superficielle et incomplète qu’on nomme sol secondaire, s’étant formée par refroidissement, il s’ensuit que la consolidation a eu lieu de l’extérieur à l’intérieur, et par conséquent que les couches du sol primitif, les plus voisines de la surface sont les plus anciennes. En d’autres termes, les terrains primordiaux sont d’autant plus récents qu’ils appartiennent à un niveau plus profond, ce qui est l’opposé de ce que l’on a admis jusqu’à présent en géologie.

7o M. Fourier, considérant la distribution de la chaleur souterraine dans les profondeurs qui nous sont accessibles, la température des pôles et l’existence du rayonnement vers les espaces célestes, a démontré que la terre continue de se refroidir[1] ; ce refroidissement n’est insensible à la surface que parce que les pertes de chaleur y sont incessamment compensées par l’effet d’une propagation qui procède uniformément du dedans au dehors, compensation presque complète, qui approche continuellement de l’état d’équilibre, et que l’expérience et la théorie expliquent parfaitement. Les pertes de chaleur n’ont donc d’influence qu’a de grandes profondeurs, d’où il résulte que l’écorce du globe continue journellement de s’accroître à l’intérieur par de nouvelles couches solides. Ainsi la formation des terrains primordiaux

  1. Remarques générales sur les températures du globe, et des espaces planétaires, par M. Fourier, Annales de Chimie et de Physique, t. 27, année 1824, p. 136. – Et Résumé théorique des propriétés de la chaleur rayonnante, par le même, même tome, p. 275.