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MÉMOIRE

grande pente, menée de la source de ce fleuve à son embouchure, serait donc bien certainement terminé en moins d’une seule campagne. On peut affirmer la même chose des nivellements qui seraient entrepris simultanément dans les bassins du Rhin, de la Seine, de la Gironde et du Rhône, et dans ceux du second ordre, de l’Escaut, de la Somme, de l’Orne, de la Vilaine, de la Charente, de l’Adour et de l’Hérault. En suivant cette marche, on aura obtenu, comme on voit, dès la fin de la première année, les grandes bases du système hydrographique de notre territoire ; on y rattachera, l’année suivante, les nivellements des bassins secondaires ; la troisième année, on y réunira les nivellements des affluents tertiaires, et ainsi de suite jusqu’aux moindres ruisseaux, de sorte que notre carte hydrographique se trouverait complètement achevée vers la cinquième ou la sixième année de l’entreprise.

Ce serait alors que l’on tracerait sur la nouvelle carte de France, et provisoirement sur la carte de Cassini, les polygones de niveau, dont nous avons déjà parlé.

Les côtés de ces polygones, menés d’un bassin dans le bassin contigu, représenteront sur la carte la projection d’autant de lignes tracées à la surface des sommités qui servent de limites à ces bassins. Les nivellements de ces lignes rentrent naturellement dans les attributions de MM. les ingénieurs des mines, et il leur suffira d’un petit nombre d’années pour les effectuer à l’aide d’opérations barométriques.

Le nombre des ingénieurs employés dans les deux services, qui pourront coopérer au nivellement général de la France, est de plus de cinq cents : aussi ne croyons-nous pas nous flatter en bornant à un intervalle de huit ou dix ans au plus, le temps nécessaire à l’achèvement de la carte qui indiquerait le