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SUR LE NIVELLEMENT DE LA FRANCE.

Il en est de même de la presque totalité des opérations de ce genre qui ont été exécutées en France ; les nivellements que firent sur la Seine et sur la Loire, il y a environ 150 ans, MM. Picard et Roemer, membres de l’Académie des Sciences, lorsqu’il était question d’amener des eaux à Versailles, sont, pour ainsi dire, les seuls dont les résultats aient été rendus publics. Cependant, depuis cette époque, il est hors de doute que beaucoup d’ingénieurs civils et militaires ont été appelés à déterminer par des nivellements la pente de certains cours d’eau, et il ne faudrait probablement qu’extraire leurs travaux des archives où ils peuvent être ensevelis, pour les faire servir à l’objet dont j’ai l’honneur d’entretenir l’Académie.

Au surplus, ne fussions-nous possesseurs d’aucuns matériaux recueillis anciennement, la France est encore celui de tous les états de l’Europe, qui, par l’organisation de son administration intérieure, offre le plus de facilités pour rassembler les éléments les plus nombreux d’une carte hydrographique dans le délai le plus court, et avec le plus de certitude de succès.

Déjà, en effet, l’indication du relief de notre territoire est prescrite comme une opération indispensable dans la levée de la nouvelle carte de France, que l’on dresse au Dépôt général de la guerre, conformément à une ordonnance royale du 11 juin 1817. Les instructions données à cet effet par une commission spéciale formée d’ingénieurs attachés aux différents services publics, portent que l’on déterminera les différences de niveau des points les plus remarquables du terrain que l’on aura à figurer ; ces instructions ont été rigoureusement suivies. Les hauteurs respectives d’une multitude de points