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faire passer du dehors au dedans de la digue les matériaux dont elle était composée ; il fallait, après avoir opposé un obstacle suffisant à ce déplacement, abandonner à cette action elle-même le soin de dresser, suivant l’inclinaison la plus convenable, la surface extérieure contre laquelle elle s’exerçait.

M. Cachin forma en conséquence, à la fin de 1803, au-dessus de la portion de digue qui avait déja été exhaussée, une espèce de parapet en gros blocs, dont le sommet fut porté au niveau des plus hautes marées : ainsi les pierres beaucoup plus petites qui avaient été versées par mamelons, et pour ainsi dire au hasard sur la partie extérieure de la digue à la laisse des basses mers, furent remontées par les vagues au pied de ce parapet, et disposées suivant une surface qui, offrant la moindre résistance au développement des lames, présentait aussi la plus grande stabilité ; pendant la production de cet effet, la base horizontale du talus extérieur de la digue est devenue à peu près quadruple de sa hauteur.

Outre le mouvement dans le plan vertical que les impriment aux matériaux de la digue perpendiculairement à sa direction, lorsque les vents soufflent du nord, ces matériaux reçoivent encore l’impulsion des vents qui soufflent du nord-est au nord-ouest ; et par suite de cette impulsion, ils viennent s’accumuler aux deux extrémités de la portion de digue destinée à soutenir la batterie centrale sous la forme de deux môles coniques qui lui servent d’épaulement. Cette configuration, produite par des causes naturelles, s’est encore trouvée coïncider avec celle que l’auteur du mémoire avait indiquée pour les deux batteries latérales.

On voit comment, en laissant exposées à l’action des vagues les matières qu’elles sont capables de mettre en mouvement,