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histoire de l’académie,

les feux fixes et les feux à éclipses, pour qu’ils puissent être distingués.

Nous avons déjà fait connaître le haut degré de perfection que M. Fresnel a donné au système des phares à feux tournants, en substituant de grands verres ardents aux reflecteurs paraboliques qu’on avait employés jusqu’alors : la supériorité des nouveaux appareils tient particulièrement à ce que la lumière est beaucoup moins affaiblie par sa réfraction au travers du verre, que par sa réflexion sur des miroirs métalliques, et même sur des glaces étamées. M. Fresnel a appliqué les mêmes principes avec un égal succès à la construction des phares à feux fixes ; et il a présenté à l’Institut un petit appareil de ce genre qui est maintenant établi à Dunkerque.

La lumière est toujours placée au centre de l’appareil : elle est entourée de lentilles cylindriques verticales qui ramènent vers l’horizon tous les rayons reçus par la surface ; mais les morceaux de verre dont elles se composent ne sont courbes et prismatiques que dans les sens verticaux, et ne changent ainsi la direction des rayons que dans ce sens seulement, en leur laissant leur divergence horizontale. Par ce moyen, plus de la moitié de la lumière qui émane de la lampe est dirigée sur la surface de la mer.

M. Fresnel a voulu employer aussi les rayons qui passent au-dessus et au-dessous de cette enceinte verticale de lentilles cylindriques, et pour cela il a placé convenablement d’autres lentilles, en sorte que la lumière centrale est enveloppée, et que les lentilles reçoivent la presque totalité de ses rayons. Mais dans cette partie supplémentaire de l’appareil, il a été obligé d’employer de petites glaces étamées, pour renvoyer vers l’horizon des rayons que la seule réfraction n’aurait pu