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laquelle elle vient surnager étaut fondue. Cette cire est verte étant fraîche, et a l’odeur des bourgeons glutineux du peuplier d’Italie.

La cire produite à la surface du fruit de Benincasa a une odeur particulière approchant de celle de la résine de sapin.

L’année 1822 a été favorable à la maturation de ce fruit, qui a parfaitement réussi à Montpellier avant les pluies d’automne. La couche pulvérulente de cire ne s’effleurit abondamment que vers le temps de la maturité, et peut être détruite par l’agitation et le frottement des feuilles, ou par la chute de l’eau et du sable que le vent entraîne. Cette efflorescence se reproduit quand elle a été légèrement enlevée. C’est ce qu’on observe de même sur les prunes fraîches et sur les feuilles des Eucalyptus et de la plupart des plantes glauques. Mais indépendamment de la continuité de sécrétion à la surface du fruit qui régénère la poussière glauque, le contact de l’air est probablement suffisant pour altérer le poli de cette cire après qu’elle a été frottée, et la rendre pulvérulente ; au moins, c’est ce que j’ai remarqué souvent sur la cire de Myrica cerifera.

J’ai principalement examiné le Benincasa sous le rapport du caractère particulier de son fruit qui produit extérieurement de la cire, et qui fournit le premier exemple que l’on en connaisse dans la famille des cucurbitacées.

M. Du Petit-Thouars considère cette famille comme l’une des plus propres à éclairer l’anatomie des végétaux, vu l’évidence et la grosseur des parties, de la courge par exemple. Il indique ce fruit comme étant d’une aussi grande importance, relativement aux autres végétaux, que peut l’être en zoologie l’étude de l’éléphant, par rapport aux autres mammifères.