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histoire de l’académie,

au centre de la planète, l’autre au centre de la section génératrice de l’anneau. Mais la solution mathématique de la question exigeait que l’on considérât toutes les actions élémentaires qui sollicitent chaque molécule de l’anneau. Cette solution a-été donnée par M. de Laplace, qui en a conclu que la durée de la rotation de l’anneau est environ 5/12es de jour ; résultat qui fut presque aussitôt confirmé par l’observation d’Herschell. Cette solution conduit à des conséquences très-remarquables sur la stabilité du système formé de la planète et de ses deux satellites annulaires. Les irrégularités de la forme des anneaux, et l’aplatissement considérable de la planète, déterminé par un mouvement rapide de rotation, conservent l’équilibre de ce système et lui donnent une stabilité qu’il n’aurait point sans ces conditions.

La planète tourne sur son centre dans un temps moindre que la durée de la rotation de l’anneau, mais qui en diffère très-peu ; et c’est en effet ce qui doit avoir lieu, si les anneaux se sont formés aux limites de l’atmosphère des planètes par la condensation progressive des atmosphères. L’ensemble du système solaire ne présente rien qui ne s’accorde avec cette hypothèse physique sur l’origine des corps planétaires. Il n’en serait pas de même si la durée de la rotation d’un de ces corps autour de la masse dont on suppose qu’il faisait partie était moindre que la durée de la rotation de cette masse centrale ; car, selon un des principes généraux de la mécanique, la concentration progressive ne peut produire que l’effet opposé.

Le livre XV traite du mouvement des planètes et des comètes. Il contient une notice assez étendue qui rappelle les travaux des géomètres sur cette question.