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Suggérées principalement par une suite de réflexions, ces expériences ont tout à la fois montré des faits nouveaux, et indiqué leur application, que depuis on a étendue aux diverses circonstances où il peut être utile d’en faire usage.

Au sujet de ma proposition de 1794, il s’agissait d’aller au plus pressé, savoir, de remédier, en se servant de projectiles creux, au danger du tir à boulets rouges pour ceux qui l’employaient, sans rien changer non-seulement aux constructions navales, mais encore à l’arrimage ; et dès-lors, il ne pouvait être question que d’un combat de vaisseau à vaisseau.

M. Vallier a eu une idée plus heureuse, celle d’opposer à des vaisseaux de haut-bord, de simples embarcations portant des obusiers. Cette idée, à laquelle l’établissement des bateaux à vapeur donnerait tout son développement, est d’une application plus générale, et il serait à désirer qu’elle fût adoptée. On devrait donc chercher à procurer à ces embarcations la stabilité nécessaire pour obtenir la justesse et la célérité du pointement. Il me semble, du moins d’après le dessin qu’a publié M. Vallier, que son obusier a un grand profil, et qu’il est dans une position élevée, ce qui doit nuire aux effets de son tir.

L’armement des lacs de Mantoue, auquel je fus obligé de pourvoir pendant la campagne de 1795, me mit dans le cas d’établir sur des bateaux plats des affûts à coulisse dont je me trouvai très-bien. À l’ouverture de la tranchée, la nuit


    commandant en chef l’artillerie de la grande armée, se trouvant dans cette capitale, je l’engageai à tirer dans un endroit écarté quelques obus à forte charge contre le mur de l’enceinte, et ils ne résistèrent pas.