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un vieux bordage de vaisseau. Rappelé au quartier-général plus tôt que je ne le pensais, je ne pus être témoin de cette expérience ; mais, dès le lendemain qu’il l’eut exécutée, M. Levavasseur m’en apprit le succès par la lettre suivante, dont l’auteur de la Nouvelle force maritime, publiée en 1822, n’a rapporté que la première partie, et n’a pas indiqué à qui cette lettre avait été écrite :

« Nous avons fait hier, en présence du colonel Sugny, l’épreuve des obus de et tirés à toises ; ils ont parfaitement rempli leur but, et ceux qui ont donné dans le massif et y ont éclaté, en ont fracassé et éparpillé les bordages. Un de lancé à toises par une carronnade à la charge de onces de poudre et à au-dessus du but en blanc, a fait le plus d’effet en éclatant ; il a mis le feu au calfatage, et le bois se serait enflammé si on n’y avait promptement avisé »[1].

Là s’arrête la citation faite par cet auteur ; je vais transcrire la fin de la lettre :

« Nous nous sommes convaincus qu’il fallait renoncer à ceux (les obus) garnis d’enveloppes en toile ; le service en est difficile et long, et les obus sont sujets à se retourner dans la pièce, ce qui les expose à crever en sortant, et cela nous est arrivé deux fois de suite, quoique l’œil des obus eût été soigneusement tourné vers la bouche de la pièce ; ainsi, il faut s’en tenir exclusivement aux sabots. »

Les derniers mots de cette lettre : ainsi il faut s’en tenir exclusivement aux sabots, prouvent que l’expérience de

  1. Nouvelle force maritime, page 99.