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13 décimètres de profondeur. Il se trouvait à demi recomblé par les terres qui ayant été projetées en l’air, étaient retombées. Après qu’elles furent dégagées, je reconnus parfaitement l’excavation produite par l’explosion de la bombe ; les parois et le fond de cette excavation étaient entièrement noircis par la poudre, qui paraissait avoir agi uniformément dans son pourtour : 11 éclats, pesant ensemble 87 livres, avaient pénétré d’environ 24 centimètres dans les parois de l’entonnoir, d’où il résultait que les à peu près de la bombe s’y étaient logés. 2 En rapprochant de cette expérience celle du 29 novembre 1792, qui m’avait fait connaître la force de percussion et de pénétration ( qu’on me passe ce mot) des projectiles creux à travers le corps d’un arbre, j’avais pu me faire une idée assez vraie de l’effet de l’explosion des projectiles creux dans le bois ; c’est ce qui me détermina plus tard, sans autre indication, de proposer, comme nous allons le voir, de substituer le tir des projectiles creux au tir à boulets rouges dans la guerre maritime.

Au commencement de 1794, après la campagne du déblocus de Landau, étant passé de l’armée de la Moselle à celle d’Italie, dont le quartier-général était à Nice, j’y appris que les vaisseaux de nos escadres qui croisaient dans la la Méditerranée avaient des fourneaux à réverbère pour pouvoir employer le tir à boulets rouges contre les vaisseaux de nos ennemis.

Mais, jugeant qu’un tir de cette nature ne devait pas être moins dangereux pour les vaisseaux qui s’en servaient que pour ceux contre lesquels il était dirigé, je remis, le 28 novembre 1794, au général Bonaparte, qui, quoique encore très-