Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a fait tous les frais, 1o que l’action du fluide expansif de la poudre agit immédiatement sur le recul ; 2o qu’il s’en faut de beaucoup que l’inflammation de la poudre soit instantanée. Cette expérience indique, en outre, combien la force élastique des bois est considérable dans le sens de leurs fibres ; car on ne peut douter que ce ne soit par l’effet de la réaction que le cylindre a frappé la bombe, et déterminé leur écartement réciproque aux deux côtés de la ligne de tir.

Les batteries à tranchées, destinées à la défense des angles saillants de la fortification, ont été établies pour la première fois sur le bastion, côté de la place de Schélestatt ; elles sont décrites dans un autre Mémoire. Ces batteries réunissent contre les approches de l’ennemi les feux les plus directs dans une partie qui, par la nature du système bastionné en était totalement dépourvue. Le tir des bombes à ricochet avec le canon ayant donné lieu à la construction des batteries à tranchées, les bombes doivent agir ici comme corps choquants et comme fougasses, ou si elles font explosion à la surface du terrain, il n’y aura pas un éclat de perdu.

C’est ainsi que, dans mon Mémoire de 1794, je faisais envisager le tir des projectiles creux comme devant étendre et multiplier les effets généraux de l’artillerie. Il n’existait point à cette époque d’expérience sur cette matière qui était absolument neuve : il s’agirait donc disais-je alors, de faire des recherches sur le choc des corps creux (que j’ai appelés depuis projectiles creux) afin de déterminer les progrès de leur enfoncement dans la terre, le bois et la maçon-